Là où les dimensions se confrontent...

Iris était là, assis sur l'herbe émeraude d'une prairie de Levoe. A ses côtés, un ruisseau lui murmurait une douce et onirique mélopée. Un papillon était posé sur le chapeau du mage. Il savait à quel point ils étaient rares.

Derrière lui, on apercevait la capitale de l'archipel flottant: Eovel. Elle était située sur le flanc Est d'une montagne immaculée. Le paysage était vraiment mirifique, était-ce cela que les habitants de la Terre nommait Paradis ?

- Peut-être... Murmura Iris.

Mais il y avait encore tellement de mondes à découvrir... de terres étrangères à explorer. Levoe avait surement pareil en d'autres lieux.

Depuis quelques semaines, Iris s'y était installé. Il adorait ces îles flottantes et toute la magie qui constituait la base même de leur essence. Il vivait dans la nature, il n'avait pas besoin de toit ni d'abri, sa magie lui suffisait. Il se rendait dans la capitale de temps à autres, pour y lire les informations et manger.

Parfois même, il se déplaçait vers d'autres îles, cherchant d'autres mystères à découvrir. Il se téléportait sur de petits fragments de terre flottants, faisant quelques mètres de largeur, et il y méditait.

Oui, c'était cette vie que menait Iris Eos. Et personne ne pourrait l'en déloger.

Personne ? L'expérience lui avait enseigné de ne jamais trop s'avancer...

{désolé c'est un peu court :S }

Bon, bon, bon... Comment expliquer mon arrivée dans ce monde... Sans trop entrer dans les détails, j'ai encore dut fuir une horde enragée. Mais cette fois ce n'avait pas été des amazones dévoreuses d'hommes, non... ça avait été des espèces de barbares malfamés qui avaient pas appréciés la disparition d'une coupe en or massif qui ornait un autel divinatoire de je ne sais quel dieu. D'habitude j'aime pas voler ce genre de choses, mais là, cas de force majeur ! Il n'y avait rien d'autre de valeur dans ce foutu monde !

Bref, j'ai dut fuir à grandes enjambées ! Mais maintenant je suis attéri en... Je suis où là ? Bonne question, je vais devoir me renseigner. Ah, tiens y'a un type là-bas ! A première vue, c'est un paysan. Je passais la coupe devant mon brassard, elle disparut comme par magie alors que m'approchais de lui et avec un grand sourire, le helant poliement.

"Hey mon brave, on est où là ?"

Il soupira et me regarda d'un air bizarre. Il en vînt à me faire douter de ma propreté et je me mis à inspecter mon corps à la recherche d'une quelconque anomalie, mais rien. Ma tête devait pas lui revenir...

"'Core un voyageur. Si vous voulez aller à Eovel c'est par là et faut prendre un phénix."

Hop, hop, hop ! Temps mort ! C'est quoi un fénix ? J'ai vu pas mal de créatures étranges, mais j'ai jamais entendu parler de ces machins là.

"Un quoi ?"

Le paysan désigna le ciel derrière moi et soudain le soleil disparut. Un oiseau gigantesque et plein de couleur fonçait droit sur nous.

*Foutue bonne étoile ! Qu'est-ve qu'elle m'a encore réservée ?*

Pris d'une légère panique due à un monstre ailé plus gros que de raison, je laissais là mon papy favori et couru droit devant en espérant semer cette chose. Manque de bol, à trop regarder en arrière on ne sait pas où met les pieds. Pour ma part, je tombais dans la rivière. Un gros plouf suivit d'un grand "à l'aide !!" suivit ma chute. Non pas que je ne sache pas nager, mais le courant était vachement fort. - et puis dans mon monde on évite de nager pour pas se faire bouffer par les poissons. - Bref ne pouvant rien faire pour lutter contre le courant j'essayais de rester la tête hors de l'eau. Sauf qu'ici dans ce foutu monde dont j'ignore toujours le nom, les rivières débouchent sur... le vide !!

*Et m*rde !*

Pensée brève et pas des plus polies, mais qui résumait bien ma situation. Et je chutais... Le vent sifflait dans mes oreilles, faisait voler mes cheveux. Dans la précipitation qu'imposait le moment présent, je sortis ma dague et ouvrit un passage. Le vide s'effaça pour laisser place au sol et l'aterrissage fut lourd. Je pris quelques secondes pour bouger et me relever.

*Aïe ça fait mal... ça fait mal.*

Une fois debout, je levais les yeux au ciel pour maudire ma chance et... manque de bol, j'étais toujours dans ce monde de tarés ! Puis, mon regard rejoignit des hauteurs plus conventionnelles et se posa sur un... truc... non identifié qui portait un chapeau et des fringues comme dans les livres pour enfants. Il était de dos, je ne voyais son visage mais le reste m'intriguait déjà. Je fis un pas, souligné d'un vieu bruit de chaussettes trempées et m'arrêta illico.

*Ah ! Tiens, oui, je suis mouillé, c'est vrai...*

Je passais ma main gauche devant mon brassard et une serviette apparut. - Quand je vous disais que mettais tout et n'importe quoi dedans ! - Je me séchais les cheveux et alla m'assoir à côte de... d'un... d'un des membres du club des baguettes magiques.

"Bonjour. Excusez-moi de vous déranger. Je m'appelle Hyde, mais tout le monde m'appelle Spyke. Allez savoir pourquoi."

Un petit sourire espiègle et plongeant mon regard dans le ruisseau non loin, je ne pus réprimer une question vitale.

"Elle va où toute cette eau ?"

(voilà, c'est pas grave pour la longueur de ton post. Pour ma part, faut que j'apprenne à jouer ce perso, donc m'en veut pas si entre deux posts y'a des changements d'attitudes. Faut que je me règle.)

"Bonjour. Excusez-moi de vous déranger. Je m'appelle Hyde, mais tout le monde m'appelle Spyke. Allez savoir pourquoi."

Un inconnu venait de perturber le silence rituel d'Iris. Le mage allait lui demander de partir, mais l'homme ajouta:

"Elle va où toute cette eau ?"

Visiblement il n'était pas d'ici. Iris se releva lentement, il était un peu moins grand que l'inconnu. Il le fixa de ses yeux sans pupilles et lança d'un ton neutre:

- Cette eau, elle va dans le vide.

Il ne souhaitait pas bavarder d'avantage avec l'homme, mais celui-ci semblait dans un bien piteux état. Peut-être s'était-il fait attrapé par un ruisseau à en juger ses vêtements humides ? Nombreux étaient-ceux qui avaient perdu la vie après une simple chute. Le courant était extrêmement fort, et il suffisait parfois de vouloir s'y baigner pour ne plus jamais revenir.

Iris voulait ignorer l'homme, le laisser découvrir lui-même les dangers de ce monde. Mais il ne sut pourquoi, il ne pouvait pas.

- Vous avez besoin d'aide ?

C'était une question qu'il n'avait pas souvent posé, il n'avait pas l'habitude d'aider qui que soit, ni même de se faire aider. C'était un solitaire, mais au fond de lui, une petite flamme lui indiquait le chemin de l'aventure à plusieurs...

Le maître des sceaux ajouta, toujours aussi dénué d'expression:

- Iris, on me surnomme le maître des sceaux. Ici vous êtes à Levoe, et la capitale est par là.

Il désigna d'une de ses mains graciles la zone urbaine dont on percevait quelques structures, au lointain.

L'énergumène en face de moi était des plus... étranges. Ses yeux, pour ne parler que d'eux ne s'embarrassaient pas de pupilles ou même d'Iris, cependant j'avais la nette impression qu'il n'était pas aveugle. Je ne m'étendrais pas sur son corps. Je dirais juste qu'un coup de vent l'emporterais et que je lui donnerais moins de cinq minutes à vivre sur Nexus... Enfin bref, il avait pas l'air très bavard et pas habituer à cotoyer des gens. Etait-ce un ermite ? Non, vu sa garde-robe, c'était bien pire que ça... un associal ! J'en mettrais ma main au feu !

Malgré tout cela, il répondit à ma question idiote, me demanda si je désirais quelconque aide et me présenta son monde - enfin le monde où on était du moins - juste après s'être présenté. Pas si associal que ça finalement... Sur ce je me devais de lui répondre gentiement. Il était intriguant ce type...

"Non, merci de demander mais j'ai l'habitude. Ravi de te rencontrer Iris. Qu'est-ce que tu fais dans le coin ?"

Je ne sais pas ce qui était le pire. Le fait que j'ai l'habitude de tomber dans des situations farfelues et pour le moins dangereuses ou le fait que je dise tout cela avec ma dague encore ancrée dans ma main gauche. Prenant conscience que ce n'était pas très poli, je la fis disparaître dans mon brassard. Ceci fait, je portais mon regard sur les quelques loingtaines structures qui ressemblaient vaguement au prémices d'une ville. Enfin... vu d'ici en tout cas.

"Ah ouais, donc c'est Eovel qu'on voit là-bas."

Un sourire satisfait à mon nouveau camarade et je passais ma serviette dans mes cheveux, épongeant énergiquement toute cette foutue eau. Je n'aime pas l'eau ! Elle est dangereuse ! Une preuve de plus aujourd'hui. Mais ici, elle était moins dangereuse que chez moi. Par endroit sur Nexus, elle est tellement irradiée que tu te brûle en la touchant. Les lacs sont remplits de poissons plus gros qu'une voiture et les océans... bah on sait pas trop personne n'ose y mettre son nez... Non, l'eau ça se boit et puis c'est tout ! Mes cheveux un peu plus sec, je retirais ma grande écharpe qui était bien lourde désormais, ma tunique sans manche et mes bottes. - pas besoin de parler des chaussettes, hein ? Au fait, je ne pue pas des pieds. - Par chance, j'étais tombé sur un monde plutôt agréable niveau climat. Je choisissais néanmoins de garder mon pantalon par politesse et par fierté. Je m'allongeait dans l'herbe et ferma les yeux pour profiter du soleil.

"Alors tu m'a toujours pas dit ce que tu faisais ici. N'aie crainte, je le répèterais à personne !"

Je partis d'un éclat de rire pour détendre ce... vieux ?... magicien rachitique qui n'était visiblement pas dans son élément. Ah, les relations humaines sont une science à part entière.

*Au fait, elle vient d'où toute cette eau ? Parce que si elle va dans le vide, elle va avoir bien du mal à remonter...*

Une question qu'il me faudrait poser tôt ou tard, sinon elle allait m'envahir l'esprit...

L'étranger semblait si vif et extraverti. L'opposé parfait d'Iris. Il s'exprimait bruyamment avec des gestes, et une insouciance apparente. Peut-être qu'il venait d'un monde coloré et vivant.

Enfin, Iris ne le savait pas, mais il se trompait littéralement.

Le jeune homme lui demanda ce qu'il faisait ici, en insistant quelque peu et en éclatant d'un rire nerveux. Iris dut avouer que c'était une bonne question, dont il ne connaissait pas lui-même la réponse.

- Je médite. Je m'imprègne de la magie de ce monde.

Il n'avait pas menti, mais ce n'était pas une réponse très satisfaisante. Il ajouta, répondant à la deuxième question de l'inconnu:

- Oui c'est Eovel, ou un mirage. Parfois, ici, la magie joue des tours aux nouveaux venus. Comme un test.

Iris s'en souvenait du test. Il avait été plongé dans une forêt sombre et humide, sans chemin ni issue, pendant plus d'une semaine. Finalement, sa magie l'avait extirpé de ce mauvais pas. Non sans lésions ni fatigue pendant plusieurs jours.

- Et toi, commença Iris un peu déboussolé à l'idée de tutoyer quelqu'un. Que fais-tu ici ? Ce n'est visiblement pas ton monde à en juger tes vêtements humides et ton allure... étrange.

Il parlait des bijoux accrochés au poignet du jeune homme. Une chose était sûre, il s'agissait d'une technologie non connue et utilisée sur Levoe. Ici seule la magie était employée, et on ne l'enfermait pas dans de quelconques objets. Elle devait s'exprimer et se montrer, car elle était la vie.

Il méditait ! Chose qui m'était inconnue, il me fallait l'avouer. Se taire, penser, penser et penser pendant de longue heures... Pas un truc pour moi ça ! Je préfères vivre et apprendre de mes erreurs plutôt que de passer mon temps à essayer de trouver la clef de mon existance. Et puis penser ne m'apportait rien d'autres que de mauvais souvenirs et un sentiments d'angoisse d'une puissance assez destabilisante. Un truc à faire des cauchemards pendant une semaine ! Mais bon, libre à chacun d'agir comme bon lui semble, qu'il soit jeune ou vieux...

*D'ailleurs, il a quel âge notre nouvel ami ?*

Ne croyez pas que c'est mon ami. C'est une façon de parler, mais j'avouais que le personnage en lui même m'intriguait de plus en plus. Je fus coupé dans mon exploration de sa psychée à coup d'hypothèses plus ou moins vraisemblable par une simple phrase de sa part. Un test ?! Est-ce que cette foutue volaille colorée m'aurait foncée dessus pour me... tester ?? Si c'était le cas, nos routes se recroiseraient et je lui ferais voir ma façon de penser ! Enfin, encore fallait-il que je la retrouve cette bestiole...

Bref, ce que je fais ici ? A part prendre un bain presque mortel, fuir une horde de barbares bourrés de testostérone dont l'anatomie des plus étranges n'avait pas trouvé utile de différencier la taille de leurs cuisses et celle de leurs bras, bah... pas grand chose en fait. Si, je prends le soleil, là tout de suite... Non, je ne pouvais répondre ça. Mais à quoi bon mentir ? Il n'avait pas l'air méchant, encore moins hostile et de toute façon je courias bien plus vite que ses jambes ne rêveront jamais d'y arriver... Attends une seconde ! Allure étrange ?! Alors là, il y allait fort et avant même que je n'élabore une idée des mots jaillirent de ma bouche. Mon côté un peu trop franc du collier dira-t-on.

"Ah ah ! Excuse moi vieux, mais niveau "allure étrange" tu remporte le concours haut la main ! Euh... sans te vexer Iris."

J'affichais un sourire un peu gêné et sortit une phrase qui résumait le tout sans trop entrer dans les détails. Je changeais ainsi de sujet sans laisser le temps à d'éventuels retours désagréables.

"J'ai eu quelques ennuis avec des gens pas très branchés "Pardon" et ce monde s'est avéré être ma porte de sortie... pas celle prévue, mais bon."

Etrangement, cette phrase résumait bien ma vie de voyageur. Rien ne se passait jamais comme prévu, mais j'arrivais toujours à me tirer d'affaires. Je détachais mon regard de mon compagnon et le laissais dériver jusqu'à l'horizon. Mon esprit s'échappa quelques secondes et revînt avec une question supplémentaire.

"Tu voyages entre les mondes depuis longtemps ?"

Et voilà, dans tout ça, je n'avais même pas capté son oeil curieux qui lorgnait sur mon brassard. En même temps comment voulez-vous savoir où regarde un oeil sans pupille, ni iris ! D'ailleurs, ses parents devaient avoir une sacrée dose d'humour pour l'appeler ainsi...

"Ah ah ! Excuse moi vieux, mais niveau "allure étrange" tu remporte le concours haut la main ! Euh... sans te vexer Iris."

Iris ne répondit pas. Il n'était pas vexé, c'était d'ailleurs un sentiment bien loin de ceux qu'il ressentait. Néanmoins, il avait senti l'air gêné de l'homme... C'était certain, il n'était pas de ce monde.

"J'ai eu quelques ennuis avec des gens pas très branchés "Pardon" et ce monde s'est avéré être ma porte de sortie... pas celle prévue, mais bon."

"Porte de sortie"... Cela ne plaisait pas à Iris pour qualifier Levoe. C'était un lieu magnifique et beaucoup auraient donné énormément pour fouler ses îles flottantes. On disait que la magie qui les imprégnaient rendait plus fort...

Les dires de l'étranger confortait Iris dans sa vision. C'était ce que l'on nommait vulgairement un "baroudeur", quelqu'un sans réel but qui voyageait à travers les mondes. Comme un chien errant. Ou bien... fuyait-il quelque chose ?

Cette perspective n'amusait pas du tout Iris. Le mage savait que des multitudes de mondes étaient en guerre, au bord de l'implosion, de l'annihilation...

Iris évitait autant que possible ces mondes, mais on ne choisissait pas toujours là où on atterrissait. Ce qui était visiblement le cas d'Hyde.

"Tu voyages entre les mondes depuis longtemps ?"

Cette phrase extirpa Iris de ses pensées.

- Je ne sais pas. Répondit-il, indifférent.

Les notions de temps et de durée avaient été bannies de son esprit depuis bien longtemps... Depuis ce jour où il avait fui l'Académie sous les yeux azurs de Luna.

Iris allait lui poser à son tour une question, mais un bruit suspect dans la forêt contigüe attisa son attention.

- Les gardes de la cité...

Les puissants "gardes" (car il était difficile de les nommer ainsi) d'Eovel n'étaient pas du tout des protecteurs des îles, mais une dangereuse guilde ayant profité de son appellation pour s'établir dans la cité.

Ils voulaient prendre le pouvoir sur tout l'archipel, chose assez aisée puisque Levoe ne possédait pas de gouvernement ni de chef. L'archipel vivait comme une fourmilière à l'échelle humaine, où entraide et collaboration faisaient vivre.

Les Gardes de la cité parcouraient régulièrement les îles afin d'exterminer les "insectes" (comme ils les nommaient) venant d'autres mondes...

Ils n'étaient plus qu'à quelques pas, Iris sut que l'affrontement serait inévitable.

"Je ne sais pas."

Hum... Cette fois c'était sûr, ce type était complètement associal ! Pas une pet de conversation, des réponses de plus en plus courtes et un tronche moins expressive qu'un arbre ! Dans cinq minutes, Iris allait sûrement répondre avec des monosyllabes ! J'aurais donné n'importe quoi pour qu'il parle. Je n'aimais pas le silence. Il était synonyme de danger. Que se soit dans un temple, dans une tombe ou dans une taverne, le silenc en'était pas de bonne augure... Bah ! Probable que je sois le seul de nous deux à penser ça, mais que voulez-vous, j'ai grandi dans un monde où la mort est partout et vous guette en toute heure. Un monde où la parole est folie et le silence est mort. Pas très gaie n'est-ce pas ? Ouais, bah l'ambiance est en adéquation avec la planète au moins.

*Ah ! Il a ouvert la... non, pourquoi il la referme ?!*

Rapidement son attention se porta du côté des arbres non loin. Je me levais et regardais dans la même direction que lui. Un petit contingent d'une dizaine de types à l'air farouche sortit du couvert des arbres. J'aurais aimé pouvoir dire que j'étais heureux qu'Iris parle de nouveaux, mais allez savoir pourquoi, les mots qu'il pronnonça ne me rassurèrent pas du tout. Le simple fait qu'ils soient gardes n'était pas de bonne augure pour moi. Disons, qu'eux et moi n'avont jamais de relations paisibles à long termes. Non pas que je les provoque ouvertement, que je sois impoli ou que je leur cherche des noises, mais je suis un voleur et temps que cet état de fait durerait, ça ne changerait pas. Pourquoi ne pas arrêter ? Laissez-moi réfléchir... ah oui ! Ma soeur est dans le coma et il faut de l'argent pour la soigner. Trouver un type capable de la soigner aussi, mais sans argent pas d'affaires... Enfin bref, il était hors de question que je laisse tomber ma soeur.

Je renfilais mes vêtements à peines secs, ou plutôt encore vachement humide, et d'un air un peu plus sérieux que d'habitude - mais pas trop quand même ! - je proposais une retraite rapide.

"Ils pas l'air commodes ces armoires à glace. Je propose qu'on file avant d'avoir des ennuis."

Notez le jeu de mots comprenant de fortes conotations mobilière ! Enfin bref, sans attendre la réaction d'Iris, je me retournais. De toute façon, qu'il le veuille ou non, je n'allais pas le laisser là tout seul contre ces gorilles, quite à porter son corps de moineau sur mon dos !

*Et m*rde !*

Notez aussi que c'est la deuxième fois de la journée que j'ai cette pensée. Le regard à l'opposé de celui du maître des sceaux, je voyais exactement la même chose à part les arbres. Bien ! Parfait ! ça fait que vingt gorilles au lieu de dix ! Devant l'évidence que nous ne pouvions plus fuir et que nous n'aurions pas le temps d'ouvrir un portail, je posais une main sur l'épaule d'Iris.

"J'espère que tu sais te battre."

Je connais beaucoup de gars comme moi. Des pilleurs, des forbants, qui devant une situation comme celle-là seraient déjà entrain de vendre leur âme, priant tous les dieux existant de leur accorder le pardon... Etrangement, je n'étais pas de ceux-là. Les apparences laissaient croire le contraire, mais je m'en fichais. Au moins, j'assumais mes actes et les conséquences qui allaient avec. Et voilà, sans possibilité de fuite nous étions obligés de défendre notre peau... et comme à chaque fois dans ces cas que je cherche toujours à éviter, je ne me reconnais plus. Je suis calme, posé, l'envie de rire, de s'amuser, de profiter de la vie s'est envolée... Je ne m'en fais pas pour autant, car je sais que je retrouverais ma joie de vivre dès que ces colosses auront mordus la poussière. J'étais calme, détendu... c'était le calme avant la tempête. Je n'avais pas peur. J'allais m'en sortir... une fois de plus.

Je me tenais droit, à la fois détendu et prêt à bondir. Mon visage était aussi inexpressif que celui de mon nouveau compagnon. Par contre, on pouvait aisément voir mes yeux parcourir l'ensemble des types armés qui s'avançaient vers nous. Je détaillais avec minutie et sang froid chacun de leur points faibles, chacune de leurs failles. Il n'y en avait pas beaucoup, mais la plupart de ces types étaient grands et lourdements équpés. Ils seraient donc lents... pour la plupart. Les autres... je ne m'en approcherais pas, sauf s'ils menaçaient Iris. Ils étaient sûrement tous bien entraînés et rompus à l'art de la guerre, mais contre les gros balourds j'avais mes chances. J'étais vif, leste et mes talents d'acrobates n'étaient plus à démontrer. Ces hommes allaient connaître la défaite sans jamais avoir pu me mettre la main dessus.

Fixant toujours les gorilles sans arbres, je soufflais au maître des sceaux mes préférences pour le combat.

"Je prends les gros costauds. Je te laisse les petits."

Qu'ils viennent je suis prêt.

{Désolé de pas avoir répondu plus tôt :S }

"Ils ont pas l'air commodes ces armoires à glace. Je propose qu'on file avant d'avoir des ennuis."

Hyde l'inter-dimensionnel tenta de fuir à la première vue des "Gardes". Mais ceux-ci, pour une fois, avaient fait preuve d'un peu plus de bon sens que d'habitude: Ils aveint encerclé le binôme.

"J'espère que tu sais te battre."

- "Se battre" n'est qu'un euphémisme. Répondit calmement Iris.

Le mage resta droit, calme. Considérant les gardes calmement. Hyde, lui, demeurait lui aussi extrêmement calme, mais ses muscles se tendaient légèrement, comme les bêtes avant de donner l'assaut. Iris, en jugeant son attitude et sa posture, comprit aisément qu'il avait l'habitude de se battre.

Iris considéra une nouvelles fois les brutes. Ils étaient pour la plupart équipés de massues. Le reste se battait avec de simples morceaux de bois. Mais Iris ne les sous-estimait pas, ils n'étaient pas aussi craints pour rien.

Mais ce qui intrigua particulièrement le maître des sceaux, c'était cette femme en retrait. Ses longs cheveux ébène voilaient des yeux d'un pourpre intense. Entre ses mains, un bâton entouré de petites lucioles violettes: Une mage.

Iris n'en doutait pas, le combat serait plus difficile que prévu.

Mais avant qu'il ne puisse élaborer une quelconque stratégie, Hyde reprit la parole:

"Je prends les gros costauds. Je te laisse les petits."

- Comme tu veux. Mais fais attention à la fille, c'est une mage.

Il préférait mettre en garde l'homme. Peut-être qu'il ne connaissait pas la magie dans son monde.

Iris reporta son attention sur le combat. Il posa une main gracile sur le sol. Un cercle apparut sous ses pieds, puis se divisa en quatre.

Les quatre marques entouraient le binôme. Il s'agissait du sceau Abysse. Si un adversaire venait à s'en approcher de trop près, il se verrait plongé à jamais dans les entrailles de Levoe.

Iris avait divisé ce sceau en quatre, afin d'offrir une meilleure protection à lui et Hyde.

- Laisse les venir, lui conseilla Iris.

Une mage ! Les laisser venir ! Non, mais c'était quoi cette stratégie à la noix ?! On pouvait leur proposer le thé aussi pendant qu'on y était ! Je n'avais nullement l'intention d'attendre qu'une boule de feu vienne nous engloutir alors que les autres balourds n'attendaient que moi ! Je jetais quelques paroles à Iris avant de m'élancer vers mes adversaires du jour.

- Laisse les venir si tu veux, moi j'en ai pas l'intention.

Et hop, me voilà parti au triple galop vers les ennuis. Intépide mais pas stupide, je prenais soin de sauter par dessus le cercle magique du maître des sceaux et roulait alors que je touchais terre. A peine relevé que je dus esquiver un coup de massue. Les genoux pliés, je n'attendis pas que la brute ait finit son mouvement pour bondir vers son entre jambes. - quoi c'est pas règlementaire ?! - Ses bijoux de familles encaissèrent un magnifique uppercut et la montagne de muscle s'étala au sol en appelant sa maman. En fait ces types manquaient juste d'amour... Me revoilà de nouveau debout. Un autre milicien s'apprête à m'assener un coup du feu de dieu, mais plus rapide, je lui choppe le coude et c'est parti pour un ippon bien sentit qui envoya rouler ce type jusqu'au cercle d'Iris et... il tomba sans demander son reste dans les entrailles de la terre ! - pratique pour jeter les ordures. -

*Un de moins, l'en reste plus que vingt !*

Derrière moi, un trio de mercenaires se regroupaient pour me faire ma fête. Là, ça devenait plus compliqué. Sans même réfléchir, je sautais à nouveau par dessus le cercle et rejoignis Iris. - Il aurait put le faire moins large son cercle parce que là ça fait deux fois que je suis juste pour passer ! -

"Bon d'accord, on les laisse venir."

Comme on dit, y'a que les imbéciles qui changent pas d'avis et les imbéciles mourraient au combat, heureux ou pas d'ailleurs. Seulement, maintenant qu'ils avaient vu ce dont était capable le cercle, je doutais qu'ils s'en approchent. Il leur fallait une invitation peut-être ? M'est avis que oui. Je fis sortir de mon brassard un pistolet laser et deux recharges de micro-cellules à fusion. - des munitions quoi ! - D'un geste précis et rapide, je tirais sur le genoux de celui qui n'avait déjà plus de virilité. il avait pas de chance celui-là. Les autres se regardèrent un instant... hésitants. Ils auraient bien continué comme ça, si je n'avais pas dégommé l'épaule d'un autre. Je leur souris et ils chargèrent. Se serait bientôt un énorme bazar !

"T'en est où de ton côté Iris ?"

Et ouais, si je pouvais éviter de surveiller mes arrières ça me faciliterait les choses. Plus rapidement ces brutes seront or d'état de nuir, plus rapidement on s'occuperait de la magicienne.